Retour sur la rencontre Collections en ligne à la loupe Can I Use it ? Session II | 24 avril

Can I use it ? – Partie II | Les collections en ligne à la loupe

Séminaire du projet Images-Usages

24 avril 2018, Salle Vasari – INHA

Introduction

Martine Denoyelle, Directrice du projet Images-Usages

Objectif du projet : voir comment la politique des images impacte les professionnels de l’image et du patrimoine ; identifier quelles sont les difficultés, les barrières et les opportunités.

Sujet du séminaire : les bases historiques fondées dans les années 70 et 80. Au départ l’idée étant d’inventorier et informatiser les collections pour être utile aux professionnels et,  avec l’arrivée d’Internet, de diffuser vers le public.

Quelles sont  aujourd'hui les perspectives, les barrières, les demandes du public, etc. ?

La Base Joconde

Laurent Manœuvre, Chef de Bureau de la politique documentaire et numérique des collections, Direction générale des patrimoines

Présentation générique de la plateforme

Catalogue collectif des collections des musées de France

Mode d’alimentation : les musées produisent les notices et les exportent (pas de moissonnage)

Objectif initial (1975) : trouver une alternative à l’inventaire papier (relevait de l’utopie à l’époque – c'était une base de données visionnaire)

Aujourd’hui un portail avec des ressources professionnelles en ligne et des fiches méthodologiques.

Historique

1975 Création de bases patrimoniales par le Ministère

1992 Joconde sur Minitel

1995 Joconde sur Internet (avec Inria)

  • commence à numériser et inclure des images
  • progressivement fusionne les différentes bases du Louvre dans une seule : Joconde
  • création d’un espace professionnel
  • 588000 notices dont 390000 illustrées
  • 365 musées
  • 17 vocabulaires scientifiques

Aujourd’hui

Il manque encore beaucoup d’œuvres – dans 25 ans on pourrait avoir l’ensemble des collections des musées numérisées…

Fréquentation 2017

  • 2,3 millions de sites visiteurs
  • 30 millions d’images en plein écran
  • 4.7 millions de pages web consultés
  • 153000 questions posées [KD : chiffre à confirmer]

Interopérabilité

A partie de chaque notice :

  • Lien de commande photographique
  • Lien Museofile, Répertoire des musées de France
  • Lien éventuel vers la base Arcade
  • Lien vers Agorha (RETIF)

 

La base Joconde est l’agrégateur de données des musées pour Europeana, à travers le moteur Collections,  qui est l'agrégateur officiel des bases du MCC.

R&D

Base ouverte aux expérimentations :

  • JocondeLab avec IRI et Wikipedia France – traduction automatique de contenus en 14 langues
  • IconoLab avec IRI – plateforme d’enrichissement collaboratif des notices
  • MonaLia avec INRIA – outil de reconnaissance de formes à partir de l’image

Quelques données ouvertes

Une partie des données (mais pas les images) sont disponibles via data.culturecommunication.gouv.fr (uniquement les éléments essentiels de la notice).

 

VidéoMuseum

Jean-François Depelsenaire, Directeur

Historique

  • Démarrage : 1987
  • Contexte : politique importante d’acquisitions et de dépôts pendant les années post-Lang avec des pôles forts sur un certain nombre d’axes bien précis, mais sans visibilité nationale.
  • Idée: Dominique Bozo, B. Tesson, JF Chougnet (actuel directeur du MUCEM)
  • Problématique : comment savoir ce qu’il y a, de qui et  ?
  • Origine du nom : à l’époque les images étaient sur des vidéodisques...

Périmètre

  • Art moderne et contemporain
  • Orienté sur la réalité professionnelle et les acteurs du réseau – pas un regard d’histoire de l’art

Objectifs

  • Mutualiser les moyens intellectuels, scientifiques et technologiques
  • Créer un réseau des musées et organismes gérant des collections publiques d’art moderne et contemporain
  • Traiter l’ensemble de la chaîne : de la saisie jusqu’à la diffusion, en passant par l’enrichissement

Le réseau

  • 63 collections représentées dans une structure coopérative et associative
  • 377132 œuvres

Modalités d’accès

L’ensemble des données n’est consultable que par les membres du réseau pour des questions de coûts des droits d’auteur.

Le public peut avoir accès à chaque collection (publiées individuellement) mais il y a maintenant une interrogation possible sur l’ensemble des bases (réponse sous forme de liste de collections ).

Gestion des droits d’auteur

Les collections contiennent majoritairement des œuvres sous droits.

Couts

  • Estimation du coût de pour les droits : €80,000 par an
  • Pas un problème de DROITS mais une question de COÛTS.
  • L’ADAGP a fait des efforts en créant des tarifs qui tiennent compte des conditions de publication
  • En plus : frais à payer chaque année ! Il faut considérer ça du coup comme un frais de fonctionnement.

Gestion

Suivi extrêmement pointu de la gestion des droits de chaque œuvre qui commence par l’identification du gestionnaire de droits (travail le plus important).

Pour les membres il y a un fichier commun disponible à tous qui contient les informations relatives aux gestionnaires des droits. Ensuite chaque institution membre a la responsabilité de gérer les droits de ses collections.

Evolutions

L’outil permet aux membres de rendre compte des activités qui tournent autour de leurs collections :

  • fichiers pédagogiques et documentaires (de plus en plus de notices rédactionnelles proposées)
  • expositions (visualisation sur une carte)

Socle technique

L’Open Data peut être découpé en 3 couches :

  • Technologique
  • Juridique
  • Politique

Vidéomuseum assure la couche technologique (après, aux tiers de s’accorder les droits).

Composants :

  • API Navigart3 (qui peut être interrogé par des applications mobiles et des sites Web)
  • ElasticSearch pour l’indexation des données importées (données JSON, des médias numériques, des notices, des vidéos, des données provenant de SIGB, etc.)

R&D

Projet monté avec MédiaLab de SciencesPo – spécialisé dans la pluralité des approches.

La technologie n’est pas une solution mais peut faciliter les choses.

Questions/réponses 

Vidéomuseum

Q : Comment sont gérées les autorisations en ce qui concerne les photos d’installations d’expositions ?

R : Les institutions négocient avec les ayants-droits pour pouvoir utiliser les photos sur leurs portails Vidéomuseum

Q : Quel mode de facturation pour l’utilisation d’images par l’Adagp?

R : Facturation ADAGP calculée sur le nombre d’œuvres et le nombre d’images (le nombre de pages vues est compliqué, notamment pour certains organismes qui n’ont pas accès à ces données)

Joconde

Q : Est-ce qu’il y a des images avec licences ouvertes sur Joconde pour les œuvres du domaine public ?

R : Sur les musées municipaux qui participent à Europeana, les seuls qui ont répondu positivement sont ceux de Toulouse Métropole.

Aujourd’hui la difficulté est la gestion des droits des photographes (même si les jurisprudences commencent à aller dans le bon sens même si elles sont encore contradictoires – exemple du procès du musée de Tours). Un paysage juridique schizophrénique et une situation très inconfortable.

En plus, les éditeurs d’aujourd’hui disent clairement que c’est aux auteurs de chercher et payer leurs photos.

La page ressources du site Iconautes

Elli Doulkaridou, Chargée de projet Images-Usages et administrateur du site Iconautes

Cette page est un outil de base de travail pour le projet. Organisation qui peut être discutée – gestionnaires d'images volontairement en tête de liste car c’est le premier repère pour le chercheur qui doit forcément passer par là.

Les ressources présentées sur le site représentent 30% des ressources inventoriées dans le cadre du projet (voir fichier Excel).

Le projet regarde les conditions du point de vue de l’utilisateur :

  • Quelle partie de la collection et sous quel type de licence ?
  • Quels formats sont disponibles en téléchargement ?
  • Quelles informations relatives à la politique sont disponibles, etc.

Questions sur la page ressources

Q : Est-ce que vous comptez traiter la question des différentes licences et copyrights pour mieux guider l’utilisateur qui est aujourd’hui perdu.

Précisions LM :

  • Les licences CC ne doivent pas être utilisés en France mais plutôt EtaLab (Toulouse et Bretagne en tort sur ce point).
  • Art Institute de Chicago – seule institutions avec une notice copyright dès la page d’accueil.
  • Les pratiques des utilisateurs vont sans doute faire bouger les choses – une perte totale de la notion de droit d’auteur. Pour le respect de l’œuvre est-ce qu’il vaut mieux mettre en ligne la bonne image de qualité avec les bonnes métadonnées ?

Précisions MD :

  • Copyright établi au nom du musée a rarement lieu d’être
  • La diversité des licences peut avoir un effet perturbateur. Pédagogie très importante.
  • Le « musée est son interface » (Emmanuel Château): reflète la conception qu'il a de son/ses publics.

Précision JPD :

  • Exceptions dans la loi européenne non-transposées dans la loi française
  • Important de distinguer entre le copyright et le crédit photo (fait dans Vidéomuseum).
  • Démarches internes inverses entre les musées et le RMN.

Remarque du public : Les couts de numérisation et de photos professionnelles pour les musées, surtout quand petits musées, sont trop importants pour pouvoir se passer de la RMN.

Précisions MD :

  • Couverture photo des collections est un acte de base dans la mission des musées, comme le récolement;  donc il serait  logique que l’état ou les pouvoirs dont dépend le musée financent cette partie.

Précisions LM :

  • 900 euros par jour pour photographier. Peut aller jusqu’à 90e par image.

 A lire aussi

Le compte rendu  sur le site du Master 2 Documentation et Humanités numériques de l’École du Louvre.

 

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