L'application Second Canvas et la politique des images du Mauritshuis
Après, entre autres, le Prado et le Musée Thyssen-Bornemisza, le Mauritshuis s'est lui aussi doté en 2016 de l'application Second Canvas qui permet au public d'explorer en profondeur une sélection d’œuvres sur différents supports numériques (iPad, iPhone, Android, Apple TV) , de zoomer "dans la touche peinte", d'isoler des détails et de les partager sur les réseaux sociaux. Présenté comme un instrument de divertissement et d'éducation, cet outil fait partie de ces nouvelles formes de médiation engagées par les musées avec leur public qui donnent à explorer un choix d’œuvres - parmi les plus populaires, naturellement- comme le feraient un conservateur ou un restaurateur. L'incitation à l'exploration et au partage caractérise aussi l'ensemble de la collection en ligne, dont les images, en haute définition, sont téléchargeables gratuitement et librement dans le cadre d'un "usage privé".
En revanche, pour tout autre usage, y compris scientifique (presse, publication et commercial), on est renvoyé vers une page de formulaire destinée à l'établissement d'un devis. Le nombre de copies diffusées de l'image est requis, mais aucun barème n'est précisé.
Il sera donc toujours possible à un chercheur (après avoir téléchargé l'application depuis le site, l'Apple Store ou Google Play pour la somme de 1, 99 euros) d'agrandir et de partager à volonté à partir de son téléphone une vue rapprochée du fameux petit pan de mur jaune de la Vue de Delft, mais il ne pourra pas l'intégrer à son blog ni le publier sans avoir à affronter les incertitudes du circuit payant.